On en as-tu fait du bicycle !
Oubliez les vélos high-tech en carbone, les maillots en Salinas 120 gr avec insertions de tissu de mailles ventilées aux couleurs du Tour de France, oubliez les cuissards et les casques Louis Garneau haute performance, nous, on faisait du bicycle avec pas de casque, pas du vélo.
On mettait des clips autour de nos culottes longues, on enfourchait nos bicycles à poignées droites et on partait. On ne marchait presque jamais quand nous étions jeunes. Tout se faisait en bicycle. Limoilou je ne l'ai pas marché, je l'ai pédalé.
J’allais à deux maisons de chez nous pour voir Ti-Gilles, j’allais faire des commissions chez Langlois ou chez Larochelle tout près sur mon deux roues. Pas question d’y aller à pied. La seule concession : traverser la 4e avenue pour aller chez Madame Guay pour y acheter un cornet à deux boules. Comme c’était presque devant chez nous alors… je marchais.
Dès que je sortais de la maison, je sautais sur ma bécane et je décidais alors où j’irais. Au parc Ferland ? Chez Turgeon sur la 13e ? Faire le tour du bloc? Peu importe l’endroit, ce serait les mains sur mon guidon. Mon bicycle était mon prolongement, il était moi, il était mon identité dans le quartier : « Tiens, Lévesque doit être là, j’ai vu son bicycle ».
Mon premier deux roues : un bicycle de fille
Je devais avoir dix ans quand mon père décida d’acheter une bicyclette pour ma sœur et moi. Nous sommes allés en famille chez Nap Côté Sports à St Roch pour magasiner. Papa opta pour un bicycle CCM de fille, celui sans barre. Imaginez ma déception : un gars sur un bicycle de fille ! La honte. Le choc passé et les moqueries de mes amis ayant cessé, j’ai fait beaucoup de millage sur cette bicyclette.
Enfin une bicyclette bien à moi
Quelques années plus tard, enfin, j’ai eu mon deux roues rien qu’à moi. Un bicycle flambant neuf de marque Raleigh vert et beige, trois vitesses mais à tire ballounes, pneus ballons dirait-on maintenant. Une merveille. Unique dans le voisinage. Personne n’avait vu ça des pneus aussi larges à bordure blanche. Mes amis étaient en admiration devant cette nouveauté. J’étais le king du bicycle.
Demers les bicycles
Sur la 10e rue, Gérard Demers réparait les bicycles. Crevaisons, fourches brisées, nouveaux pneus, accessoires, c’était chez Demers. Ce magasin existe encore. On y vend des vélos…
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