Des nouvelles de Limoilou

Coin 3^e rue et 4^e avenue, 1974.

Je reviens de l’Université Laval dans ma Coccinelle achetée du frère d’un ami. Avec moi, un confrère de classe qui habite Charlesbourg. Il laisse son bicycle chez nous et je lui donne un lift à chaque jour vers le campus de Ste Foy. Il voyage à vélo été comme hiver.

Il pleut. Mes essuies glace cessent de fonctionner.  Mon ti-char a fait beaucoup de millage et les pièces me lâchent les unes après les autres.  Mais je l’aime quand même, c’est mon premier char et la mode de l’époque pour les étudiants c’est la Volks.

Il pleut de plus en plus.  Vais-je arrêter chez mon garagiste spécialiste des VW à St Charles pour la réparation? Je décide que non… Négligence impardonnable.

En arrivant à l’intersection, je ne vois pas le Stop qui vient d’être installé. Bang, une voiture de police arrive sur la droite et c’est l’accident.

Je suis projeté sur le pare-brise.  Blessure à la tête.  L’épicier au coin sort de son magasin et me transporte dans son commerce en attendant l’ambulance.  Ces gens généreux s’occupent de moi.

Lorsque les ambulanciers arrivent, je leur demande de me transporter à l’Hôpital Christ-Roi. Étonnés, car St François d’Assise est plus proche, je leur dit que mon beau-frère médecin est de garde au Christ-Roi.

Mon confrère de classe est secoué mais il n’a aucune blessure.  Il part à pied pour aller reprendre son vélo chez nous et annoncer la nouvelle à ma mère.

Heureusement, ma blessure n’était pas trop grave.  J’en garde un cicatrice au front.  Ca me rappellera toujours d’être plus prudent…

Ma chère Coccinelle, surnommée Ferblantine, est une perte totale.  Si j’avais eu des ceintures de sécurité et si j’avais été moins négligent… Mais avec des « si », comme on le sait, on va à Paris !