Des nouvelles de Limoilou

Quand j’étais enfant, la 4^e avenue s’arrêtait à la 21^e rue. La 18e rue était, et est encore, la limite du Vieux Limoilou.

Puis on commença à construire de jolis petits bungalows dans ce qui deviendra en 1957 la paroisse de Saint Paul Apôtre.

Quel contraste avec les maisons de briques collées les une sur les autres des paroisses du « Vieux ». Pas d’escaliers en colimaçon, de galeries avec une rampe en fer forgé, de cours arrières en « garnotte ». 

Saint Paul Apôtre c’était presque la banlieue avec ses coquettes maisons avec des arbres et du gazon devant.  C’était neuf, propre. Il y avait de l’espace entre les maisons.

J’enviais ceux qui y restaient. Pas de ruelles en gravelle, pas de vieux hangars, pas de trottoirs défoncés comme chez nous.  

Mais en s’y promenant on retrouvait un peu de la tristesse des rues de banlieue délaissées par les enfants.  Il n’y avait pas la vie quasiment familiale des voisins qui vivaient les uns sur les autres et qui n’avaient pas le choix de fraterniser, de partager.

Quand je revenais chez nous, coin 4^e avenue et 15^e rue, je retrouvais mes repères, mes amis, mon monde.  Je retrouvais la chaleur humaine du Vieux Limoilou. Et je trouvais ça beau.

J’aurais toute ma vie adulte pour vivre la vie de banlieusard dans un bungalow…

Le quartier Saint-Paul Apôtre en 1948. La 8e avenue prend fin à la 18e rue et la 4e avenue prend fin à la 21e rue, toujours en construction. Au delà de ça, un immense terrain de jeu dans la nature. Mais pas pour longtemps... La mode des banlieues débute à Québec. C'est le début du déclin du centre ville.

Archives de la ville de Québec, N023774 (W.B. Edward inc.)