Des nouvelles de Limoilou

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La cliente en Baby Doll

 

 

Début des années soixante, j’ai été livreur d’épicerie à vélo pour l’épicerie Larochelle située sur la 14e rue, entre la 3e et la 4e avenue.

 

L’épicerie Larochelle, petite entreprise familiale,  assurait la livraison à domicile des « commandes » de ses clients.  On téléphonait et on faisait livrer.  Il y avait un livreur régulier (que l’on appelait commissionnaire) et un autre à temps partiel.  J’étais l’employé à  temps partiel, travaillant les vendredis soir et les samedis, hiver comme été.

  

La plupart des livraisons étaient aux alentours de l’épicerie.  Dès l’ouverture du magasin, à 8 heures, les clientes téléphonaient pour une pinte de lait et un pain pour le déjeuner.  Parfois, un paquet de cigarettes… Et ça pressait! 

 

Je me rappelle que certaines dames nous recevaient en tenue légère le matin ce qui ajoutait un certain plaisir au pourboire que nous recevions la plupart du temps.

 

Parmi ces clientes, mademoiselle Leclerc, qui habitait près de l’épicerie, était surnommée la cliente en Baby Doll.  Elle était toujours la première à appeler pour se faire livrer une pinte de lait et deux paquets de cigarettes Peter Jackson.

 

Aussitôt l’appel reçu, le livreur régulier et moi commencions à nous disputer pour savoir qui irait chez cette cliente si sexée.

 

            En effet, mademoiselle Leclerc, célibataire dans la trentaine, était notre préférée.  Toujours souriante mais surtout toujours aguichante dans se tenues matinales qui  laissaient entrevoir des charmes certains…

 

            Dès qu’elle ouvrait sa porte, le charme opérait. Je déposais la pinte de lait et les cigarettes sur sa table de cuisine en la regardant se diriger vers sa chambre pour aller chercher son porte monnaie. Elle se déhanchait d’une manière si sensuelle que je ne pouvais la quitter des yeux.  Je croyais voir Marilyn Monroe.

 

            Mais un jour, c’est un monsieur à l’air sévère qui m’ouvrit la porte de mademoiselle Leclerc.  Elle avait trouvé un chum

 

À partir de ce jour, il n’y eut plus de dispute entre moi et le commissionnaire régulier pour aller livrer à cette adresse.

 

 



02/02/2016
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