Des nouvelles de Limoilou

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Les catalogues Eaton et Sears nous faisaient rêver

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Deux fois par année, on attendait impatiemment les deux gros catalogues Eaton et Simpsons-Sears : celui printemps-été et celui automne-hiver.  En prime, on recevait aussi le catalogue de Noel, un vrai cadeau pour choisir nos étrennes.

 

Les catalogues étaient lourds.  Plus de trois-cent pages de rêves.  Quand les catalogues arrivaient, nous passions de grandes soirées assis autour de la table à les feuilleter. Moi je rêvais à des articles de sport, ma sœur à de nouvelles robes et ma mère à un beau « set » de salon. On marquait les pages qui nous intéressaient en repliant le bord (on disait écorner qui est un bon mot français).  C’était ainsi un message à nos parents, des suggestions de cadeaux pour les Fêtes ou pour nos anniversaires de naissance.

 

Eaton était mon préféré.  Il était plus coloré et les articles proposés semblaient de meilleure qualité.  C’était aussi le plus vieux des catalogues.  « Le premier catalogue de Timothy Eaton était une modeste brochure de 32 pages, publiée en 1884 et distribuée aux visiteurs de l'extérieur venus à Toronto pour y admirer l'Exposition nationale canadienne. »

 

Regarder l’image d’un article que l’on désirait devenait presque une obsession. On l’imprimait dans notre mémoire, on y rêvait endormi ou éveillé. Quand maman avait commandé l’objet de nos désirs, on comptait les jours avant la livraison.  On piaffait d’impatience et on demandait sans cesse «  Le paquet es-tu arrivé? »

 

Enfin, le colis tant attendu était livré à la maison.  Un nouveau « windbreaker »,  des patins, une mite de baseball, un jouet et même une bicyclette que mon père dû assembler en proférant des gros mots pas très catholiques.

 

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Les catalogues étaient aussi des livres coquins pour des enfants des années cinquante.  En cachette, on regardait la section de la lingerie féminine et celle des maillots de bain. 

 

Quand le nouveau catalogue arrivait, l’ancien devenait un gros livre dans lequel on découpait les images dont celles des filles en maillot de bain…images que l’on cachait avec soin. Si maman avait su ? 

 

En 1976, la compagnie Eaton mit fin à la distribution de son célèbre catalogue.

 

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12/06/2015
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