Des nouvelles de Limoilou

Des nouvelles de Limoilou

Le spectacle des cordes à linge

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Quand je revenais chez nous pour dîner, les lundis jour du lavage, j’admirais ces dizaines de cordes à linge tendues au-dessus des arrière-cours des maisons. Flottaient au vent draps, serviettes, chemises et salopettes… sans compter la lingerie féminine, ces dessous féminins qui nous émoustillaient, nous, les jeunes de cette prude époque qui n’avions la chance de voir des sous-vêtements féminins que sur les photos du catalogue Eaton…

 

On aurait dit que tout le quartier affichait au grand jour ses couleurs, ses préférences et ses secrets. On en apprenait beaucoup sur les gens en regardant ce qui était suspendu à leur corde à linge.

 

Et ça commérait en regardant ce qu’il y avait sur les cordes des voisins. Mettre une brassée sur la corde encourageait les conversations entre voisines dans ce Limoilou aux maisons collées les unes sur les autres.

 

- Tiens, tiens, madame unetelle a un nouveau pyjama disait l’une

- As-tu vu les vieilles combines de monsieur untel disait l’autre

- Toute une brassée chez madame chose disait une troisième. Elle ne lave pas souvent celle-là…

 

Le linge qu’on rentrait dans la maison après le séchage sur la corde sentait tellement bon.  En hiver, c’était moins drôle pour nos mères et parfois elles étendaient dans la maison.  Pas besoin d’un humidificateur alors!  On respirait le bon air frais.

 

Dire que certaines municipalités veulent interdire ces « séchoirs éoliens ».  Certains oseront même dire que ça fait pauvre de faire prendre l’air à  notre linge ou que c’est de la pollution visuelle.  Pourtant, c’est si écolo et  quoi de plus économe qu'une corde à linge pour sécher sa lessive ?   

 



13/03/2016
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