Des nouvelles de Limoilou

Des nouvelles de Limoilou

Les enfants s’ennuient le dimanche

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Les enfants s´ennuient le dimanche.
Le dimanche, les enfants s´ennuient.
En knickerbockers ou en robes blanches,
Le dimanche, les enfants s´ennuient.

Vienne vienne
La semaine,
Lundi mardi jeudi,
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit!

 

*************

 

Les paroles de cette chanson de Charles Trenet je les ai chantées bien des fois durant mon enfance.

 

Le dimanche, c’était le jour du Seigneur, le repos dominical.  Tous les commerces étaient fermés, la vie s’arrêtait sauf à l’église de la paroisse.  Il régnait un silence pesant sur nos vies, un calme mélancolique et lourd.  Les ruelles étaient vides et endormies. Nos jeux bruyants prenaient une pause, un temps d’arrêt, un temps mort. 

 

Certains de mes voisins, plus riches, partaient pour leur chalet ou pour visiter leur parenté à la campagne.  Les chanceux!  Ils emmenaient leurs enfants dans leur gros char qu’ils astiquaient le samedi.  Impossible alors de jouer au baseball ou au drapeau quand il ne restait qu’une poignée de joueurs. 

 

Après la messe obligatoire, on gardait nos vêtements « propres », nos habits du dimanche,  jusqu’après le diner.  Commençait alors un après-midi qui n’en finissait plus.

 

Les balades en vélos, d’habitude si animées,  étaient ennuyantes.  On faisait le tour du bloc plusieurs fois sans voir âme qui vive.  On allait au parc là où aussi la vie s’était arrêtée.  On passait le temps…comme on pouvait.

 

Maman nous disait de sortir nos « comiques », nos casse-tête,  mais peine perdu.  Après quelques minutes, on retombait dans une sorte de langueur.  Dimanches amorphes, dimanches déprime.

 

Je détestais ce calme, ces rues abandonnées, ces balcons déserts, cette torpeur. À tous les dimanches, nous vivions dans  un quartier presque fantôme.  Limoilou se reposait, au grand dam de ses enfants et au plaisir de ses travailleurs fourbus.

 

Encore aujourd’hui, les dimanches m’ennuient. C’est un jour au teint blafard. Vienne la semaine comme dit la chanson car les rues sont toujours pleines de vie.

 

 

 

 

 



08/11/2015
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