On faisait du pouce à tous les matins pour aller au collège
Coin de la Canardière et boulevard des Capucins
De 1963 à 1967, j’ai fréquenté le Collège Universitaire Garneau situé rue de l’Université à la Haute Ville.
Dès les premiers jours au collège, j’ai décidé que je voyagerais gratuitement, en « stop », sur le pouce. Je partais donc de chez moi sur la 4e avenue et, après un arrêt chez Larochelle pour acheter deux cigarettes pour cinq cennes, je marchais jusqu’au coin de La Canardière et du boulevard des Capucins. C’était un coin achalandé, le trafic arrivant de Limoilou et de la Côte de Beaupré.
Un matin, il y avait un autre gars qui faisait de l’auto-stop, un gars du même collège. C’était Daniel, qui deviendra mon meilleur ami. Alors tous les deux nous sommes devenus des habitués de ce coin de rue, hiver comme été, beau temps mauvais temps.
Après quelques jours, nous avions déjà nos « réguliers » qui nous donnaient un lift vers la Haute Ville. C’était souvent des parents d’élèves de Garneau ou de bons samaritains du quartier. Je dois dire que dans ce temps là faire du pouce était une activité très populaire. Les automobilistes ne craignaient pas les auto-stoppeurs… surtout ceux qui portaient veston-cravate comme nous. Mais certains lifts nous laissaient au Carré Parent et nous devions alors monter l’abrupte Côte de La Canoterie et la rue Sainte Famille pour atteindre le collège. On devait passer, excités mais craintifs, devant le coin des putes en bas de la Canoterie (aujourd'hui l'hôtel Belley).
En 1967, j’ai eu ma première voiture, une Coccinelle usagée. Je suis alors devenu celui qui faisait monter des étudiants qui faisaient du pouce. Juste retour des choses !
Cette année là, j'ai garé ma Volks et j’ai repris mon titre de « pouceux» mais pouceux au long cours. Daniel et moi sommes allés à Vancouver. Mais ça c’est une autre histoire…
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