Des nouvelles de Limoilou

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« On s’en va en ville les enfants ! »

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Syndicat de Québec

 

Aller en ville disait ma mère. Comme si nous n’habitions pas Québec… Ca voulait dire aller magasiner dans Saint Roch, rue Saint Joseph.

 

On prenait alors l’autobus au coin de la 14 rue, ce qui faisait mon grand bonheur.  Je m’assoyais en avant, sur le « banc de travers », pour regarder le chauffeur.  Je voulais un  jour faire ce métier et j’épiais tous les mouvements de celui qui conduisait le véhicule rouge et beige de la Quebec Railway, Light & Power Co.

 

« Carré Jacques Cartier criait  le chauffeur. » C’était notre arrêt.  On descendait de l’autobus et on marchait alors vers le Syndicat de Québec, l’imposant magasin au coin de la rue Saint Joseph et de la rue de la Couronne. Quel bel édifice !  J’ai appris récemment que l’édifice avait été dessiné par des architectes de Chicago, dont l’inspiration voulait rappeler la proue de l’Empress of Ireland.

 

En quittant le Syndicat, on passait devant le 5-10-15, le « quinze cennes » comme on disait. Le vrai nom était Woolworth.  Ca, c’était mon magasin ! Un enfant dans un quinze cennes est toujours heureux au milieu de centaines de cossins peu chers.  Mais ma mère le gardait pour la fin de notre magasinage.

 

Puis la Compagnie Paquet,  Pollak et J B Laliberté, trois autres icônes de la rue Saint Joseph de l’époque.   

 

Si nous n’étions pas « tannés », nous marchions jusqu’au bout de la rue pour aller chez Nap Côté Sport, question de rêver à un nouveau bicycle CCM, à une raquette de tennis ou à une nouvelle « mite » de baseball Rawlings.

 

Puis, on revenait vers la rue de la Couronne en arrêtant bien sûr au Woolworth.  On avait droit à quelques petits jouets et à des bonbons. Mais, surtout, il y avait un comptoir lunch et c’est là que nous mangions une pointe de tarte aux pommes riche en cannelle accompagnée d’un grand verre de lait bien froid. Les serveuses portaient un uniforme noir avec un tablier blanc et sur la tête une coiffe blanche. C’était le grand chic.

 

On reprenait l’autobus numéro 5 vers Limoilou, souvent avec peu d’achats car maman commandait presque tout par catalogue, Sears ou Eaton.

 

Aller en ville c’était surtout aller fouiner dans les magasins, pour le plaisir des yeux comme on dit au Maroc.  

 

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24/05/2015
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