Des nouvelles de Limoilou

Des nouvelles de Limoilou

On va t’envoyer pensionnaire !

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À bout de ressources quand leurs enfants étaient turbulents, certains parents brandissaient la menace ultime : «  Si tu changes pas on va t’envoyer au pensionnat. Ca va te mettre du plomb dans la tête tu vas voir. »

 

Le pensionnat… Juste entendre le mot me terrorisait. Bolduc y avait passé une année scolaire et il nous avait raconté des histoires d’horreur.

 

«  Les gars, disait-il sur un ton amer, j’ai passé la pire année de ma vie au pensionnat des Frères.  On couchait dans un grand dortoir sur des lits aux barreaux d’acier, on s’levait à six heures au son d’une cloche. On mangeait des toasts frette au réfectoire en écoutant une prière, la messe tous les matins pis l’école. La maudite discipline, les punitions pour tout et rien, les corvées de ménage. On s’couchait à  huit heures et demie et on éteignait toutes les lumières pour qu’on s’endorme au plus sacrant.  Il y avait un surveillant qui dormait au fond du dortoir et il effectuait des rondes de surveillance. Des visites aux deux semaines dans un parloir, quatre sorties chez nous par année…»

 

J’étais mort de peur. La vie de pensionnaire ressemblait à une vie en prison. Jamais je n’irais au pensionnat, jamais je ne quitterais mon Limoilou, mes amis, mes parents.

 

J’ai donc tout fait pour éviter cette vie de misère mélangeant un comportement de bon ti-garçon et une prière à tous les soirs au Saint dans le ciel qui protégeait le ti-culs de 12 ans des affres du pensionnat.  Ca devait bien exister ce genre de Saint là ?  Il y en avait pour toutes les causes.

 

Les pensionnats existent encore mais ils sont à des années- lumière de ceux des années cinquante.

 

 

 



01/05/2016
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