Saint-Georges Côté

Ma mère vouait à St Georges une admiration sans borne. Chez nous, c’était CKCV, point à la ligne. Il était plus qu’un simple annonceur. Il était presque un membre de notre famille en qui on faisait confiance, un homme bon et généreux qui cherchait constamment à semer le bonheur chez les plus démunis.

On l’appelait le Le Prince des annonceurs et il était aussi le prince de Québec dans les années 1950 et 1960.

Il annonçait les bonnes et les mauvaises nouvelles mais en ce matin du 6 avril 1954, une nouvelle bouleversa toute notre famille :

Ma mère, comme à son habitude, écoute Saint Georges Côté à CKCV. C’est l’annonceur vedette à Québec, le roi de la radio. Chez nous, c’est Saint Georges ou rien.

Il est 8h30, l’heure du bulletin de nouvelles. Je m’apprête à partir pour l’école Saint Fidèle. St Georges annonce de sa voix grave : « Hier soir un terrible accident ferroviaire a eu lieu à Montmagny. L’Océan, le train du Canadien National assurant la liaison entre Montréal et Halifax a foncé à toute allure dans un entrepôt de marchandises situé près de la gare. Il y aurait des morts dans cette terrible catastrophe. D’autres nouvelles sur cette tragédie suivront».

Ma mère, devenue soudainement blanche comme un drap, me crie : « C’est le train de ton oncle Dollard, c’est lui qui conduisait ce train là ». Elle éclate en sanglots.

Je panique : « Mais…c’est pas possible…mon parrain, mon oncle préféré » et je fonds en larmes à mon tour.

C’était la triste réalité. Mon oncle avait péri dans cette tragédie.

Pour en savoir plus sur ce grand homme:

http://ckcv1280quebec.com/Saintgeorgesindex.html